Qui sommes-nous ?

AWSA-Be est une association laïque et mixte qui milite pour la promotion des droits des femmes originaires du “monde arabe”, dans leurs pays d’origine ou d’accueil. À travers ses activités d’éducation permanente et de cohésion sociale, l’association cherche à briser les clichés sur les femmes, et à créer, à travers elles, des ponts entre les cultures pour soutenir la paix, l’égalité et la justice. AWSA-Be est indépendante de toute appartenance nationale, politique ou religieuse.

Nos objectifs

Déconstruire

Déconstruire les préjugés sur ce qu’on appelle “le monde arabe” et sur les femmes qui en sont issues, et lutter contre toute forme d’oppression systémique avec un point d’attention sur le sexisme et le racisme.

Sensibiliser

En concevant des outils qui permettent le développement de l’esprit critique et la diffusion des réflexions menées au sein d’AWSA-Be sur les thématiques liées au genre et à l’interculturalité.

Lier

En favorisant la rencontre entre les cultures et entre les publics. En encourageant les femmes à jouer un rôle actif dans le dialogue interculturel. En valorisant la richesse des pays du “monde arabe” et en renforçant les liens entre les diasporas et leurs pays d’origine.

Amplifier la voix

Amplifier la voix des femmes du “monde arabe” et des diasporas. Visibiliser leurs combats, valoriser leurs talents et ainsi offrir de nouveaux modèles.

Ce qui nous définit...

AWSA-Be milite pour l’égalité entre les femmes, les hommes et toutes les minorités de genre. AWSA-Be met au cœur de son combat féministe les identités multiples et les intersections entre systèmes d’oppression, dans un engagement global pour la paix, la justice et l’égalité.

AWSA-Be est indépendante de toute appartenance nationale, politique ou religieuse et ses activités sont en général destinées à toutes et tous sans distinction d’origine ou de croyance.

AWSA-Be promeut la laïcité de l’Etat comme condition de l’égalité entre les citoyens et citoyennes. Cette position se comprend notamment à la lumière du contexte libanais où le statut personnel (état civil, nom, nationalité, domicile, mariage, dissolution du mariage, filiation) s’inscrit dans un système multiconfessionnel qui rend extrêmement complexe l’égalité des droits. Par ailleurs, AWSA-Be dénonce l’instrumentalisation du concept de laïcité utilisé pour écraser l’expression culturelle et religieuse du personnel d’Etat. L’interdiction du port de signe convictionnel pour le personnel d’Etat est une mesure discriminatoire qui a pour conséquence d’écarter certaines populations de ces fonctions. Les femmes musulmanes sont les premières cibles de cette instrumentalisation à laquelle nous nous opposons fermement.

Nous parlons de “monde arabe” entre guillemets car cette appellation est réductrice et pose un regard essentialisant sur la région. Ce terme permet néanmoins de souligner un certain sentiment d’appartenance commune partagé par beaucoup de personnes.

La région appelée communément « monde arabe » ou région SWANA (South West Asia and North Africa – Asie du Sud-Ouest et d’Afrique du Nord) comprend l’ensemble des pays où l’arabe est une des langues officielles. Il s’étend sur deux continents au sein de quatre fuseaux horaires et comprend plus de vingt pays du Maghreb et du Machrek, de la Mauritanie à l’ouest jusqu’à Oman à l’est. Il abrite une énorme diversité de cultures, de langues, de religions, de modes de vie et de manières de penser. Ses populations ne s’identifient pas toutes comme Arabes, il y a aussi les peuples autochtones Amazighs, Kurdes, Nubiens… Les personnes peuvent être musulman·es, coptes, druzes, maronites, alaouites, athées… Les langues qui y sont parlées sont le tamazight, le darija, le kurde, le syriaque, le somali, le syro-libano-palestinien…

L’identité arabe est ambiguë car il ne s’agit pas à proprement parler ou pas uniquement d’une identité ethnique. Au 7ème siècle, des combattants de la Péninsule arabique sont partis à la conquête de vastes territoires où vivaient des populations diversifiées. Les armées arabes conquérantes ont propagé l’islam et la langue arabe, un processus lent qui s’est étendu sur plusieurs siècles. La langue arabe, et toutes les formes culturelles et artistiques qui l’ont accompagnée sont devenues dominantes et elles établissent aujourd’hui un sentiment d’appartenance commune pour beaucoup. Durant la période de décolonisation, de nombreux États, mûs par des idéologies nationalistes ou panarabes, ont souvent considéré la langue arabe comme un élément unificateur au détriment des autres langues et ethnies.
Le “monde arabe” n’est donc pas monolithique et regorge de peuples et de cultures extrêmement diversifiés, où les enjeux féministes varient d’un pays à l’autre. On utilise de plus en plus le terme de région SWANA pour parler strictement en termes géographiques.

AWSA-Be lutte pour une société où tous et toutes bénéficient sans discrimination des progrès économiques et sociaux, un idéal basé sur le principe de solidarité.

Histoire de l’asbl

La réflexion autour de la création d’une association féministe pour la promotion des droits des femmes originaires du “monde arabe” est née en 2003, lorsqu’un groupe de femmes d’origines diverses (Liban, Syrie, Palestine, arabe de Turquie, Algérie, Maroc, Egypte…) décident d’agir face à la stigmatisation des femmes dites « arabes” souvent renvoyées à l’image de femme-victime. À ce moment-là, aucune association ne traite ce genre de sujet, ni du côté des associations féministes, ni du côté des associations anti-racistes.

Alors que les futures fondatrices d’AWSA-Be sont en pleine réflexion quant à la manière d’agir, elles font la connaissance de la Dr. Nawal El Saadawi, alors en exil. Grande figure du féminisme et fondatrice d’AWSA International (mouvement transnational porté par des dizaines de féministes du “monde arabe” parmi lesquelles Fatima Mernissi), Nawal El Saadawi émet le souhait de créer une antenne de son association à Bruxelles. AWSA International vient alors d’être interdite en Egypte à la suite de son positionnement contre la guerre en Irak. Inscrivant leur lutte féministe dans une lutte globale contre toute domination militaire, économique et politique, les féministes bruxelloises décident de fonder leur propre association et de l’inscrire en filiation avec le mouvement féministe de leurs pays d’origine.

Arab Women’s Solidarity – Belgium (AWSA-Be) est enregistrée comme asbl en 2006, indépenante et libre de définir ses objectifs et ses actions selon son contexte. AWSA-Be devient le miroir des féministes du “monde arabe” et des diasporas, les positionnant en actrices de la lutte pour leurs droits et contre toutes les discriminations racistes et sexistes.

Les fondatrices choisissent de s’appuyer sur la culture et les arts pour promouvoir le féminisme et les droits des femmes. Les premières activités sont alors la chorale féminine en langue arabe, les cours d’arabe et les soirées de solidarité dont la toute première vise à soutenir les femmes en Palestine.

Après quelques années, AWSA-Be décide de développer le volet pédagogique afin d’encourager la prise de conscience et l’analyse critique de la société ainsi qu’une meilleure participation à la vie sociale, économique, culturelle et politique. Elle est reconnue en éducation permanente en 2013.